Alan et Roberto enseignaient la musique dans une école spéciale lorsque Miguel Tomasin s’est présenté à eux comme étant le batteur le plus célèbre du monde. Pour lui cela va de soi rien n'est impossible, chaque idée, chaque rêve musical insensé trouve sa réponse dans une réalisation concrète. « Porqué non ? » est sa phrase favorite. C’est comme cela qu’un jour, en mangeant des sandwichs au poulet, il dit aux deux musiciens : « nous pourrions faire une symphonie de sons de poulets ». Micros fichés dans les mangeoires et mise en forme électronique, Il en résulte un mini-album paru en 1999 (« 10.000 Chickens Symphony »), le seul, dit-on, où tous les intervenants ont été tués et puis mangés ! La discographie des Reynols est infinie et éparpillée sur quantité de labels expérimentaux. Ils ont collaboré à maintes reprises avec la compositrice américaine Pauline Oliveros (« In The Arms of Reynols »), avec comme base de travail un enregistrement pirate qu’ils firent de sa performance à Buenos Aires en 1994.
En tournée en Europe, ils ont effectué des enregistrements à partir des sons de la Tour Eiffel, de l’Arc de Triomphe et à Bruxelles ils ont frappé fort les structures en métal de l’Atomium pour obtenir les fréquences désirées. Ils ont joué avec la musicalité des pierres tombales du Père Lachaise. En 2003, interdits d’entrée au Royaume-Uni qui les soupçonnait de vouloir entrer illégalement, sans permis de travail, ils ont enregistré un album à partir des sons de leurs passeports sanctionnés. Une manière, précise Alan Courtis dans une interview accordée à Jorge Luis Fernandez, de transformer cette triste expérience en quelque chose de positif et de productif. Une expérience thérapeutique.
Dans chaque disque que j’ai écouté, il y a une idée conceptuelle : un travail sur le bruit, un recyclage, une transformation positive des sources, une réinvention de la matière, une idée de dépassement, un refus de l’impossible, un rejet des conventions musicales et esthétiques admises, voire une idée transmise par le canal humoristique. Comme par exemple ce premier disque, au monde et bien avant l’heure, concernant la dématérialisation de la musique : le premier album des Reynols, « Gordura Vegetal Hidrogenada » paru en 1995 se présente sous la forme d’un boîtier CD vide. Selon l’avis des musiciens, c’est le disque que tout le monde possède et c’est le disque des Reynols dont la musique plait à chacun… C’est aussi le seul réalisé en Argentine, étant donné le désintérêt mutuel qu’entretiennent les Reynols et l’industrie musicale locale.
L’autre facette des Reynols, pour moi la plus touchante, c’est leur approche du rock : une expression transcendantale et bouleversante de la formule guitares, batterie et chant. Miguel Tomasin est alors le véritable leader de la formation, le guru qui ouvre la voie aux autres, l’être qui se réalise à partir et au-delà des émotions…
Et au-delà des Reynols, Alan Courtis multiplie les projets audio-visuels de par le monde. En 2009 il était par exemple en Suisse à la Cave-12, pour présenter un nouveau volume de films muets produits en Argentine dans les années 1920.
Projection qu’il accompagne d’une « puissante bande son live orientée vers l’enveloppant drone expérimental et le noise abstrait. »
très bon texte de Pco de la Médiathèque de Liège.
http://www.tokafi.com/15questions/15-questions-to-anla-courtis/
http://grisli.canalblog.com/archives/2006/09/19/6364137.html
le CSOA, rue HOCHEPORTE, numéro 8, 4000 LIEGE
c'est dans le début du quartier Ste-Marguerite et très proche de la gare de Liège-Palais