lundi 8 novembre 2010
Phil Maggi | Cecile Maria
20h00
CECILE MARIA:
Cette collaboration entre un fils d'émigrés belges à tendance punk (Pierre-Yves Bihet synthétiseur, chant) et un guitariste classique attiré par Messian (Grégory Duby - batterie, électronique) aboutit à une musique post industrielle aux rythmes soutenus auxquels s'ajoutent des textes mi-chantés mi-parlés. Une musique dansante sans être pop, minimale sans être vide, cynique et puissante. Le duo est un des plus novateurs du moment. Au fil du temps et de l'expérience, le son de cecile maria gagne en puissance et en personnalité. En effet, alors que la batterie est la machine incontournable, le fait de conserver une boite à rythme improvisée apporte chaleur et puissance. Les 2 musiciens décideront (peut être) de se séparer après 5 ans d'existence et 4 albums, estimant leur mission accomplie. Chacun sortira alors ses albums solo. Après 20 ans de silence, cecile maria repartira en studio pour un dernier album. (gd)
PHIL MAGGI:
Fondateur, avec Yannick Franck (Y.E.R.M.O.), du label expérimental Idiosyncratics, Phil Maggi n’en est pas à ses premiers faits d’armes: qu’il catéchise au sein des «culs-terreux bande-mou» d’Ultraphallus (cfr Rif Raf 145) ou en amoureux solitaire de la noise délétère (‘Continuum – The Primitive’ sur FFHHH, ‘The Initials of Jesus Christ’ sur Young Girls et ‘Lucilia Caesar’ sur Hyperblasted Recordings), le Liégeois n’a pas son pareil pour brouiller les pistes et tancer nos tympans de ses martels mélo-indus. ‘Blue Fields In Paramount’, seconde sortie du label après l’excellente compile ‘Idioscapes’ (KK Null, Jazkamer, Charlemagne Palestine,…), s’aventure dans de lointaines contrées mystiques où résonnent les sabots de dadas flamboyants, égarés dans une coryza qui lénifie le cortex. Dans cette procession minimaliste qui tire ses charrettes (Pärt, Menche, Coil, Britten,…) comme autant de fantômes, le temps semble scellé et l’affect consumé sous le poids des stigmates. Onze en tout, sans blancs ni l’Iscariote, pour 40 minutes de loops et de fields recordings ‘Made in Croatia’ (une fontaine, des oiseaux, des musiciens de rue,…), qui évitent les clichés carte postale (Zagreb, sa cathédrale, ses femmes qui tintinnabulent) et valent bien trois étoiles dans la rubrique «Soundscapes» de notre Guide du Mélomane frondeur. ‘Tout très bien agencé et aménagé. L’entretien impeccable (James Plotkin de Khanate/OLD au mastering) et la sympathie du patron en font une excellente adresse. Recommandé’. (ge)