KEITH ROWE
PIERRE GERARD
PHIL MAGGI
Keith Rowe n’a plus de guitariste que le nom, tant il appose à son instrument les transformations physiques les plus inconcevables. Sa carrière commence pourtant avec une guitare tenue bien droite au sein de l’orchestre de jazz de Mike Westbrook. Puis à l’aube des années 60, fasciné par le piano préparé de John Cage, mais aussi par des artistes visuels radicaux comme Jackson Pollock, Rowe commence à appliquer des procédés inédits à la guitare. « Comme Pollock, il me fallut abandonner la technique », déclare-t-il dans un entretien à « Paris Transatlantic » datant de 2001. Mais comment ? « En couchant la guitare à plat. » Depuis quarante ans, Rowe joue donc assis, avec une « guitare de table », et lui applique des variations de timbres, de tonalités, mais aussi des modifications plastiques et l’adjonction d’éléments exogènes qui peuvent aller des vis et écrous aux pales de ventilateurs.
Pour autant, la guitare « transformiste », inventée par Rowe, n’a rien d’un phénomène de foire. Avec une sûre avance sur l’époque, elle influence à partir des années 70 des pourfendeurs sonores de la six cordes comme Fred Frith ou Lee Ranaldo, ou encore l’étrange luthier Yuri Landman, célèbre pour ces instruments à cordes inédits qu’il fabrique pour Liars, Jad Fair et Sonic Youth entre autres. Rowe a également influencé Pink Floyd et particulièrement Syd Barrett. Voilà qui le place définitivement au panthéon des références rock underground. Alors que le rock l’intéresse peu. En 1965, il fonde avec John Tilbury et Eddie Prévost, AMM, le groupe le plus déterminant dans l’expansion des musiques d’avant-garde en Grande-Bretagne. Rapidement le trio devient un ensemble où joueront notamment Cornelius Cardew et Michael Nyman. Depuis, il a quitté le groupe. Avec son infatigable guitare de pèlerin, Keith Rowe essaime les festivals et scènes du monde entier. En live, les manipulations qu’il opère sur l’instrument procèdent d’une fascination aussi visuelle que sonore.
(Jean-Philippe Renoult)
** PIERRE GERARD: http://
Cette façon très personnelle et minutieuse d'aborder un environnement sonore,
de t'y fondre et de participer à son déploiement
De jouer des choses délaissées, incertaines,
de respecter les distances
la présence de l'absence
Lumineuse musique amusante
presque transparente comme à travers une bouffée d'air frais.
où l' instrument mène une vie hors jeu
où il se permet d'être et de n'être pas
pco
** PHIL MAGGI: http://www.philmaggi.com/
Phil Maggi est un créateur sonore actif évoluant entre de nombreuses sphères de la musique actuelle, du cinéma et des arts plastiques.
Vocaliste et compositeur depuis 2004, Phil Maggi explore divers styles musicaux allant du psychédélisme atmosphérique au rock abrasif en passant par la musique bruitiste. Utilisant des techniques de sampling et d’enregistrements de terrain particulières, Phil Maggi revisite la musique classique et les musiques traditionnelles (auxquelles il voue un amour des plus authentiques), qu’il détourne librement, développant un style propre où ambiances envoûtantes et passages vocaux mystérieux forment une poésie sonore onirique.
à l'AN VERT
le jeudi 27 juin 2013. 8€. 20:00